Institute for Integrative Psychotherapy

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Les Défis du Changement et de la Croissance

Richard G. Erskine, PhD.
Institute for Integrative Psychotherapy

« Grandir est une tâche difficile. Personne ne vous dit jamais que grandir est une tâche  difficile. Mais grandir est une tâche  difficile » !

Ce sont certaines des paroles de la chanson pop de 1965 pour les adolescents, chantée  par « Ginger » et les Snaps ».C'est une chanson intéressante parce que les paroles reprennent ce que chacun d'entre nous a ressenti à différents moments de sa vie – grandir, c'est  une tâche difficile !

Grandir, changer ce qui est familier est  difficile à réaliser. C'est un processus inconfortable parce nous risquons de perdre la confiance que nous avons  dans les comportements, les habitudes et/ou dans les relations qui sont souvent devenus une seconde nature pour nous. Les anciens schémas comportementaux et les anciennes habitudes et même les relations anciennes apportent une structure  psychologique qui donne du sens, de la continuité et un caractère prévisible à nos vies.

Les êtres humains luttent pour conserver ce sens de la structure psychologique - afin d'avoir à la fois la continuité et la prédictibilité. Nous avons soif de la régulation interne que la cohérence et la continuité apportent. Nous nous efforçons d'avoir une idée de ce qui va se passer dans le futur. Eric Berne a appelé ces soifs et ces luttes «  soif de structure » et en a parlé en tant que « besoin psychologique » (1963, p221) impliqué dans la manière dont nous organisons notre perception des expériences (Berne, 1972)

Berne a aussi identifié deux autres « besoins spécifiques » (1966, p230) ---la soif de stimulation et celle de relation. Ces trois «  soifs » ou besoins psychologiques constituent une théorie de la motivation en Analyse Transactionnelle (Erskine, 1998). Ces soifs non-conscientes sont les motivations qui déterminent les réactions physiologiques, affectives, cognitives et comportementales à toutes les situations de la vie.

Berne a écrit que l'unique fonction de la soif de structure c'est d'établir l'équilibre. Nous avons soif d'équilibre, de stabilité, de continuité et de prédictibilité ; nous avons soif de ces types de structures mentales. Donc «changer » c'est une tâche difficile. Changer est un défi ; c'est un processus inconfortable car nous bouleversons notre sens de l'équilibre et nous perdons confiance dans les comportements, les habitudes ou les relations qui sont souvent devenus une seconde nature pour nous. C'est un défi de changer nos perspectives personnelles, notre cadre de référence ou nos croyances scénariques. Nous nous cramponnons à ces structures mentales afin de maintenir un équilibre psychologique.

Ces structures apportent  le sens de l'équilibre que les biologistes appellent  homéostasie.   L'homéostasie est un principe biologique et physiologique qui décrit la tendance qu'un organisme vivant a  à maintenir équilibre et stabilité. Quand les forces de l'environnement extérieur incitent à un changement trop rapide il y a une réaction innée qui vient à l'encontre des pressions pour changer (Wolman, 1973). L'homéostasie est l'opposé du changement et de la croissance.

La croissance et le changement constituent un défi parce que les êtres humains sont tiraillés entre deux forces qui s'opposent : l'homéostasie et la physis.

Non seulement grandir est difficile mais c'est aussi inévitable. Nous changeons, nous grandissons et nous évoluons constamment d'une manière ou d'une autre. Le changement se produit toujours, même si nous ne le voulons pas. Nous ne pouvons éviter le changement et la croissance. Nous allons peut-être lutter contre les occasions de grandir, nous allons peut-être faire des essais désespérés pour résister au changement mais il existe toujours une force innée qui pousse à grandir. L'organisme  humain (en fait, tous les organismes vivants) est toujours dans un processus de changement, de  croissance et d'évolution tout en  essayant simultanément de maintenir l'équilibre.

Le mot « physis » est un mot grec qui décrit la source de notre élan interne pour grandir. Le mot physis renvoie à la vitalité et à l'énergie psychique qui est investie dans la santé, la créativité et l'élargissement de nos horizons personnels. Dans un article récent du TAJ, Bill Cornell a résumé les écrits de Berne sur la physis et l'a décrite  comme étant  la « capacité inhérente à défier les forces du consentement » ; il l'a reliée à notre sens « d'aspirations » .

La physis est une poussée interne vers la santé et la croissance, le besoin intense de faire quelque chose de différent et de nouveau, l'aspiration à être pleinement nous-mêmes et à avoir le choix de notre propre destinée. Fritz Perls a parlé de ce besoin intense  comme étant celui qui  encourage l'exaltation et la croissance dans la personnalité humaine (Perls, Hefferline &Goodman, 1951). Ste Catherine de Sienne a décrit la puissance de la physis quand elle a dit, parait-il, « Soyez la personne que Dieu a voulu que vous soyez et vous mettrez le feu au monde». (Chartres, 29 avril 2011).

C'est à cause de la physis que l'éducation et la psychothérapie sont possibles et  c'est à cause de l'homéostasie que l'éducation et la psychothérapie sont nécessaires. Sans l'homéostasie nous serions constamment en train de nous développer, de changer et de grandir au-delà de notre capacité à maintenir l'équilibre. Sans physis nous en resterions à ce que nous connaissons  bien, nous garderions nos schémas anciens ou même nous stagnerions.

Le défi  de la croissance --- le défi rencontré par les professionnels qui travaillent dans le champ de la thérapie, de l'éducation et du développement organisationnel---  repose sur notre capacité à aider nos clients et nos étudiants à équilibrer les forces jumelles de la physis et de l'homéostasie. Ce défi exige que nous, dans notre travail de ressources humaines, prenions en compte deux forces internes opposées : que nous respections la manière unique dont nos clients ou étudiants donnent du sens à leur monde, la manière dont ils organisent leur vécu, comment ils parviennent  à se stabiliser et comment leur comportement peut sembler être le meilleur choix possible dans une situation donnée ; et aussi, que nous encouragions leur vitalité, leur spontanéité, leur créativité et leurs aspirations. Notre défi professionnel est de favoriser la croissance.

« Le changement »est un mot important en Analyse Transactionnelle. « Qu'est-ce que vous voulez changer ? » « Comment  saurez-vous, vous et les autres  que vous avez changé ? » Ces questions et d'autres similaires, reflètent l'accent mis sur le changement qui est fondamental pour les Analystes Transactionnels.

Quand j'ai été attiré par l'Analyse transactionnelle pour la première fois, en 1969, c'était parce que la thérapie était centrée  sur le changement et la compréhension de soi. En effet, ma  psychothérapie en Analyse Transactionnelle dans des ateliers avec David Kupfer, encourageait le changement de mes comportements anciens de timidité et de passivité vers une nouvelle position de vie de responsabilité de mes propres sentiments et interactions avec les autres. Le changement était, et est encore, primordial dans la pratique de l'Analyse transactionnelle. Cependant quand je vois et que j'entends les personnes qui pratiquent l'Analyse Transactionnelle, je me demande si l'on ne fait pas trop attention au changement manifeste et pas assez à la manière unique que la personne a de donner du sens, de tenter de s'autoréguler et à l'histoire de ses interactions avec les autres. Qu'en pensez-vous ?

Si nous, psychothérapeutes, conseillers, éducateurs et facilitateurs en développement organisationnel, soulignons la nécessité pour le client ou l'étudiant de changer d'attitude et de comportements, alors nous pouvons créer une situation paradoxale. Au lieu d'encourager la croissance nous stimulons une réaction homéostatique dans laquelle la personne reste ancrée dans ses anciens schémas de pensée et de comportements  alors qu'elle a l'air d'avoir changé en surface. Plus nous insistons sur le fait que la personne doit changer, plus la personne risque de s'accrocher secrètement à d'anciennes attitudes et à d'anciens comportements.

Je suis impressionné par la théorie paradoxale du changement d'Arnold Beisser (1971). C'est une théorie simple qui peut être évidente dans votre propre vie. Cette théorie dit que la croissance psychologique s'effectue quand nous et les autres apprécions qui nous sommes. Une personne ne grandira pas vraiment si elle est contrainte ou poussée, même si cette contrainte vient d'elle-même.  Beaucoup de gens qui viennent en thérapie insistent pour changer un comportement ou un schéma relationnel et veulent devenir différents de ce qu'ils sont. Quand nous sommes contraints de changer, même si cela vient de nous, nous devenons résistants. Cette résistance est un désir non-conscient de maintenir homéostasie et équilibre. Paradoxalement, si l'autre s'intéresse à notre vécu phénoménologique, s'il est sensible à notre affect et respecte la manière dont nous faisons face aux situations de la vie, alors il encourage notre propre désir de grandir. La croissance psychologique est paradoxale : quand nous acceptons les gens tels qu'ils sont, plutôt que de les pousser à changer, le désir inhérent de la personne de grandir --- la physis --- est stimulé.

La pratique de L'Analyse transactionnelle peut être beaucoup plus efficace lorsqu'elle encourage  la croissance psychologique si nous mettons au coeur de notre relation de travail le vécu phénoménologique et les besoins relationnels de nos étudiants. Nous encourageons la croissance psychologique quand nous comprenons et manifestons de l'intérêt pour les différents affects, le style d'attachement, la manière de donner du sens, le potentiel de honte et les aspirations personnelles de nos étudiants et de nos clients. Quand nous honorons la manière d'être au monde de nos étudiants, de nos clients, de nos collègues, de nos amis et des membres de notre famille --- pour paraphraser Ste Catherine de Sienne --- nous aidons l'autre à être ce qu'il ou elle est destiné à être afin qu'il ou elle puisse apporter le feu de sa physis dans le monde.

J'aimerais partager une histoire à propos de la réaction soudaine que j'ai eue à une demande de changement et  au jaillissement de croissance psychique que j'ai vécu en réaction. Il ne s'agit pas d'une réaction homéostatique comme celle qu'Arnold Beisser décrit dans la théorie paradoxale du changement mais cela a apporté une soudaine impulsion pour grandir. Au cours de ma formation en tant qu'Analyste Transactionnel enseignant et superviseur dans le champ  clinique, j'ai assisté à un atelier de formation. L'animateur de l'atelier  utilisait beaucoup la confrontation comportementale ; la confrontation jouait un rôle primordial dans la pratique de l'Analyse transactionnelle  dans ces années-là. Il  m'a confronté sur un comportement (je ne me souviens plus de ce que c'était). J'ai été blessé et j'ai eu honte. Je me suis senti me recroqueviller à l'intérieur de moi et prêt à m'adapter. Alors, un sentiment unique d'énergie positive a jailli en moi. J'ai surpris tout le monde dans le groupe et je me suis surpris moi-même quand je me suis levé d'un bond et que j'ai crié « N'essaie pas de me changer avant de me connaitre ». En me rasseyant,  je me suis tourné vers les femmes près de moi et j'ai dit « et s'il me connaissait  vraiment il ne voudrait pas me changer ».

Le fait que je me lève d'un bond et que je crie quelque chose de si audacieux a été un grand moment de croissance pour moi, un changement bien plus important que ce que l'animateur demandait. J'ai eu le courage de ma propre intégrité. J'ai exprimé mon propre vécu. J'étais pleinement moi-même plutôt que de me recroqueviller et de m'adapter. Cela a été un vécu d'auto-actualisation qui m'a accompagné toutes ces années. Ce n'était pas le genre de changement que l'animateur de l'atelier demandait mais cela a marqué un tournant dans ma vie.

Cette expérience importante d'auto-expression a influencé ma vie professionnelle aussi bien que ma vie personnelle. Je mets en pratique, j'écris et j'enseigne l'importance de connaitre le vécu phénoménologique de notre client ou de notre étudiant avant de donner des explications, de faire des interprétations ou d'engager un changement de comportement ou d'attitude. Je me dis fréquemment « je ne connais rien du vécu de cette autre personne ». Donc, je dois questionner et questionner encore et mettre les bouchées doubles pour apprendre et vraiment savoir comment c'est  pour lui ou pour elle de vivre sa vie. Quand nous comprenons vraiment l'autre, alors peut-être que nous ne nous investissons pas à vouloir qu'il change. Au lieu de cela, nous le validons et l'apprécions tel qu'il est. C'est ce que Carl Rogers a voulu dire avec le concept du regard positif inconditionnel (Rogers, 1951). Notre intérêt  authentique pour les autres en les valorisant pour qui ils sont et notre questionnement permanent à  propos de leur vécu est la forme la plus noble de ce que Claude Steiner appelle un « signe de reconnaissance » (1974). C'est l'application de notre philosophie de l'Analyse transactionnelle : je suis OK et Tu es OK.

J'essaie de garder à l'esprit mon vécu personnel quand je travaille avec des clients dont les attitudes et les comportements sont déroutants ou irritants. Avec des clients difficiles ou incohérents, cela allègerait mon inconfort si je faisais une confrontation ou si j'insistais sur le changement mais j'étoufferais très probablement leur croissance. Je sais que faire pression sur eux pour qu'ils soient différents produit seulement et au mieux, des changements superficiels. Si je dois être efficace pour faciliter leur croissance psychologique, j'ai besoin d'être sensible à qui ils sont et j'ai besoin de les aider à mesurer le rôle de leur comportement, de leurs  attitudes et de leurs schémas relationnels. Cela exige de connaitre vraiment et de valoriser le vécu phénoménologique de la personne, ses schémas d'attachement et ses manières de faire face. Une telle connaissance et harmonisation peuvent être inconfortables et dérangeantes  pour notre équilibre personnel parce que valoriser la manière d'être au monde de l'autre peut modifier notre cadre de référence. Carl Rogers a exprimé ce processus dérangeant de modification quand il a écrit « si je dois faciliter la croissance personnelle des autres en relation avec moi, alors, je dois grandir et en même temps que c'est souvent douloureux, c'est aussi enrichissant » (1961, p51).

Je ne suis pas en train de suggérer que les Analystes Transactionnels évitent de s'occuper et d'explorer le besoin de changement qui existe dans la vie de nos clients et de nos étudiants. Il se peut que le changement soit vraiment nécessaire ; les clients et les étudiants viennent nous demander de l'aide pour changer de nombreux aspects de leur vie. Cependant, je suggère que nous prenions le temps de connaitre nos clients et nos étudiants  avant de souligner que le changement est la raison la plus importante pour laquelle nous sommes ensemble. Je pense  que ce changement d'attitude et de comportement  se produit quand nous nous occupons des fonctions psychologiques du comportement de la personne. Les schémas relationnels incommodants, les croyances de scénario et les anciens schémas de comportement restent ancrés  dans la vie d'une personne parce qu'ils jouent un rôle  psychologique important tel que l'autorégulation, l'assurance contre le stress, l'orientation relationnelle ou la mise à distance des problèmes qu'on a.

Parce que les anciens schémas relationnels, les croyances de scénario ou les comportements jouent un rôle dans la vie d'une personne, la croissance se passe souvent par petits paliers. Dans l'histoire personnelle que j'ai racontée, il apparait que j'ai effectué  un changement rapide de comportement ; c'est à un  niveau comportemental que je l'ai effectué. Mais ce changement avait pour base les fondations d'une psychothérapie efficace en Analyse Transactionnelle qui m'a permis d'exprimer mes sentiments et mes besoins,  de faire que mes idées soient acceptées et validées  par un homme important pour moi ,et de mesurer que le rôle de ma timidité et de mon comportement passif était de contrôler les réactions des autres. Pour la plupart d'entre nous le changement s'effectue par petits paliers. Nous avons besoin de temps pour examiner si notre comportement ou notre croyance scénarique est un problème ; puis nous avons besoin d'un temps supplémentaire pour réfléchir à la manière de changer ; puis nous avons besoin de temps pour essayer de nouvelles manières de percevoir ou de nous comporter ; puis nous avons besoin de temps supplémentaire pour à la fois percevoir notre réussite et/ou retraverser chacune  des étapes précédentes avant d'adopter un changement durable. J'ai trouvé que cela était efficace pour normaliser les paliers de changement du client.

Dans le livre Life scripts: A Transactional Analysis of Unconscious Relational Patterns, Jim Allen (2010) illustre le processus co-créatif que Carl Rogers a décrit --- processus où à la fois le client et le thérapeute grandissent dans leur relation. Jim raconte une histoire intéressante, celle  d'un homme de quatre-vingts ans qui a été mis au défi de grandir à cause de la qualité de la relation accueillante que le Dr Allen offrait. Ce client avait été déprimé la plus grande partie de sa vie. Jim l'accepta tel qu'il était et l'invita à s'engager dans des activités sociales comme le ski et il joua du piano avec lui. Jim allait au-delà du cadre de la thérapie traditionnelle en Analyse transactionnelle. A la lecture de ce cas, il devint clair pour moi que le soutien que cet homme a obtenu pour grandir psychologiquement est venu de l'acceptation de Jim, de son engagement émotionnel  et de  sa volonté de co-créer avec le client un espace thérapeutique qui a permis aux espoirs et aux rêves de celui-ci de se réaliser. Jim a soutenu les aspirations de son client en fournissant la qualité de relation qui a stimulé la physis --- le besoin biologique de croissance du client.
En parlant avec Jim, il est clair aussi que son client a eu un impact personnel enrichissant sur lui et sur la manière dont il voit maintenant la psychothérapie (Communication personnelle, 3 mai 2011).

Le cas de Jim Allen illustre  comment la croissance est encouragée par le contact dans la relation. C'est probablement la raison la plus fondamentale pour laquelle la relation est un besoin si prioritaire pour tous les humains. Le processus de  croissance psychologique  ou d'auto-actualisation tel que Rogers l'a formulé (1951) exige que l'interaction avec les autres soit riche en contacts. Dans la relation thérapeutique comme en éducation et dans le travail de développement en organisation, « il doit y avoir  cette perception  que chaque personne peut avoir un impact sur l'autre. Que le thérapeute compétent ait  un impact sur le client, cela  va sans dire ;  tout le but  de la thérapie, après tout, est d'aider le client à grandir d'une certaine  manière. L'inverse est aussi vrai : le thérapeute doit être  capable de recevoir l'impact du client. Si le thérapeute est en harmonie et impliqué d'une manière adéquate, il ou elle sera presque automatiquement affecté par ce que le client dit, fait et ressent » (Erskine, Moursund et Trautmann, 1999, p141). En tant que thérapeutes, enseignants et consultants nous avons besoin de permettre à nos clients et étudiants d'avoir un impact sur nous, de nous changer d'une manière quelque peu fondamentale, de nous mettre au défi de grandir à la fois personnellement et professionnellement.

L'Analyse Transactionnelle va-t-elle changer et grandir ? La réponse est « oui ». Elle a changé considérablement en cinquante ans depuis que Berne a publié Analyse transactionnelle en psychothérapie en 1961 et elle continue de  changer et de  se développer. Un certain nombre  de concepts ont résisté  à l'épreuve du temps et de nouveaux concepts et de nouvelles méthodes se développent aussi dans le monde. Berne a donné l'idée générale d'un ensemble très utile de théories ; il a très peu écrit au sujet des méthodes. Il a laissé le soin aux générations futures d'Analystes Transactionnels d'élargir et de développer la théorie et les méthodes. La diversité des présentations dans ce Congrès est  un hommage au développement de la théorie  et de la pratique de l'Analyse Transactionnelle.

La signification première de l'évolution évoque le déroulement d'un parchemin ---un parchemin sur lequel on continue d'écrire alors qu'il se déroule. L'AT, théorie et pratique n'est pas en fin de développement. Elle est comme ce parchemin qui se déroule ; elle continue de s'écrire. Si nous faisons attention à nos erreurs, si nous écoutons nos clients et nos étudiants, si nous questionnons le pourquoi et le comment de nos interventions, nous ouvrons la possibilité de créer de nouveaux concepts et de nouvelles méthodes. Venez me rejoindre  dans ce Défi passionnant pour Grandir. Grandir professionnellement n'est PAS une tâche difficile  à réaliser ; c'est un défi  passionnant. Merci !

 

Note en bas de page

Cet écrit a été présenté en tant que communication d'introduction au Congrès international d'Analyse Transactionnelle de Bilbao, en Espagne le 7-9 juillet 2011.Le thème du Congrès était : Le Défi de la Croissance.

Références et bibliographie

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Copywrite :1er mai 2011 par l'Institut de Psychologie Intégrative et par Richard Erskine , PhD.

 

Résumé

Cette communication, présentée au congrès mondial d'Analyse transactionnelle à Bilbao en Espagne, le 7 juillet 2011, décrit la lutte interne entre la physis et l'homéostasie. L'organisme humain se trouve toujours dans un processus de changement, de croissance et d'évolution tout en essayant simultanément de maintenir l'équilibre. C'est à cause de la physis qu'éducation et psychothérapie sont possibles et c'est à cause de l'homéostasie qu'éducation et psychothérapie sont nécessaires. La théorie paradoxale du changement est décrite et présentée comme un défi à la pratique de l'Analyse Transactionnelle.

 

« Il y a un paradoxe dialectique incarné dans le concept d'homéostasie. Alors qu'il est tentant de voir l'homéostasie en contraste avec la croissance et le changement il est aussi précieux, je pense, de reconnaitre que paradoxalement l'homéostasie n'est pas du tout statique. C'est un processus permanent de changement qui s'autorégule à l'intérieur de frontières, très similaire à l'acte du balancement dynamique impliqué lorsqu'on fait de la bicyclette.. Et inversement la croissance et le changement impliquent le fait de maintenir et de redonner forme à des structures et des processus existants, donc ils contiennent des éléments de continuité.

 La dialectique est en réalité une multi-lectique, avec des éléments dialectiques qui s'imbriquent et  agissent mutuellement  à chaque niveau, et le thérapeute qui réussit est un navigateur accompli dans ces boucles de feedback qui s'interpénètrent de découvertes synthétiques-quelqu'un qui danse avec la dialectique. »

Tom Sanborn, le 11 mai 2011

 

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